La Samaritaine et l’eau💧

La Samaritaine et l'eau💧

Celui qui boira de l’eau que, moi, je lui donnerai, celui-là n’aura jamais soif : l’eau que je lui
donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira pour la vie Ă©ternelle.(Jn 4, 14)

En ce mois de mars qui commence nous vivrons des journĂ©es sur le thĂšme de l’eau, Ă  l’occasion de la journĂ©e internationale de l’eau du 22 mars. L’eau, cette ressource indispensable Ă  toute vie, est le sujet de bien des prĂ©occupations, tant dans les pays traditionnellement secs que chez nous en raison des changements climatiques qui menacent toutes les formes d’eau sur terre. La Bible parle bien entendu de l’eau, qui donne la vie ou la mort (pensons au dĂ©luge !).

JĂ©sus lui aussi va parler d’eau Ă  une femme de Samarie, au bord d’un puits. Pour le lecteur de la Bible, le puits est le lieu de nombreuses rencontres, entre humains ou avec Dieu. La femme Ă  qui JĂ©sus s’adresse est peu recommandable. C’est pour cela qu’elle cherche de l’eau en plein midi et non pas tĂŽt le matin ou tard dans l’aprĂšs-midi, quand il fait moins chaud. Avec ses cinq maris – qu’on espĂšre successifs– et son amant, elle est sans nul doute considĂ©rĂ©e comme une pĂ©cheresse par ses voisins qui obĂ©issent Ă  la loi de Moise tout comme les Juifs.

Pourtant, c’est Ă  cette femme Ă  la rĂ©putation douteuse que JĂ©sus s’adresse. Et elle va reconnaitre en lui le Christ, elle va en tĂ©moigner Ă  ses voisins. Va-t-elle pour autant changer de vie ? L’évangĂ©liste ne nous le dit pas. La Bonne Nouvelle n’est pas une affaire de morale, mais une exhortation Ă  la foi. La vie que JĂ©sus nous propose, la vie Ă©ternelle, la vie avec Dieu, surgit de la rencontre avec le Christ, et non d’un comportement Ă©thique, d’une observance de lois, aussi respectables soient-elles.

L’eau mĂ©taphorique que JĂ©sus nous propose, c’est la source du salut du prophĂšte ÉsaĂŻe (Es 12,3), Ă  laquelle les croyants sont invitĂ©s Ă  puiser avec joie. C’est aussi l’eau de notre baptĂȘme, signe de cet amour de Dieu qui nous est offert sans condition. Si nous acceptons le don qu’il nous fait, alors la foi nous permet cette vie Ă  Dieu qu’est la vie Ă©ternelle.

Pour autant, ce don qui nous est fait, il nous faut l’accepter. Certes, JĂ©sus insiste sur la foi qui donne la vie Ă©ternelle dans le quatriĂšme Ă©vangile, il ne nous rappelle pas la loi. Cependant, il nous exhorte au respect et au soutien mutuel avec le seul commandement qu’il laisse Ă  ses disciples, le commandement d’amour. Alors, changeons-nous de vie matĂ©riellement avec cette foi qui nous est donnĂ©e ? Cela dĂ©pend. Le signe que nous avons acceptĂ© ce don qui nous est fait, que nous sommes passĂ©s des tĂ©nĂšbres Ă  la lumiĂšre, c’est le respect que nous accordons Ă  nos frĂšres et sƓurs. Dans la premiĂšre Ă©pitre de Jean, l’ancien avertit sa communautĂ© :  » Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », et qu’il dĂ©teste son frĂšre, c’est un menteur, car celui qui n’aime pas son frĂšre, qu’il voit, ne peut aimer Dieu, qu’il ne voit pas. » (1Jn 4, 20). Notre vie transformĂ©e par la foi peut en apparence ressembler Ă  notre vie d’avant. Pourtant, au-dedans de nous, nous savons que quelque chose a changĂ©, que Christ nous appelle Ă  transformer notre regard sur le monde et sur les humains qui le peuplent. Voici le chemin que le Christ veut pour nous. Marchons sur cette voie ensemble, en nous accueillant les uns les autres avec respect, en vivant de ce don qui nous est fait Ă  nous aussi. Cette eau mĂ©taphorique qui nous est offerte par le Christ, la grĂące et l’amour de Dieu, nous permettent de vivre ensemble la joie de la communion fraternelle et la plĂ©nitude de la vie Ă©ternelle qui jaillit de notre rencontre avec le Seigneur.

Pasteure Anne Petit

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