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A l’origine du protestantisme à Jouy-en-Josas

Le protestantisme s’est installé à Jouy-en-Josas avec l’arrivée de Christophe-Philippe Oberkampf, fondateur de la manufacture de la Toile de Jouy en 1759. Le culte se tenait alors dans une grange de la famille Oberkampf, car depuis l’abolition de l’Édit de Nantes (en 1685), le culte n’était accessible qu’à des étrangers, et uniquement dans des locaux privés, ce qui était le cas de Christophe-Philippe Oberkampf. Pour développer la Manufacture, afin de disposer d’ouvriers très qualifiés, et bien formés aux techniques de l’impression sur toile, Oberkampf fit venir de nombreux coreligionnaires suisses ou allemands pour développer sa fabrique de toiles imprimées, que nous connaissons désormais sous le nom de la Toile de Jouy. Puis des protestants français vinrent s’installer à Jouy par petits groupes, presque clandestinement, sûrs qu’ils étaient de recevoir du manufacturier protection et situation. Leur nombre fut certainement supérieur à 150 pendant la Révolution et le Premier Empire. Ce fut la bourgade de Jouy en Josas qui vers 1810 comptait le plus de « réformés » de toutes les communes de Seine et Oise. D’après un recensement fort incomplet datant de 1820, les protestants installés dans le bourg atteignaient le nombre de 56. Tous travaillaient à la manufacture sauf un d’entre eux qui était un des aubergistes du bourg. Puis ce fut à nouveau le retour vers leurs pays d’origine pour la plupart des ouvriers protestants lorsque la Manufacture, ruinée par le blocus continental, ferme ses portes. Mais les nombreux descendants et parents des familles Oberkampf et Mallet restèrent dans la vallée de la Bièvre. En effet, deux fils du banquier Guillaume Mallet, James et Jules, épousèrent les deux filles de Christophe-Philippe Oberkampf, Laure et Emilie.

Grâce à la générosité des filles d’Oberkampf (Laure et Émilie) et de la baronne Bartholdi-Walther, qu’est érigé, sur un terrain dépendant de l’ancienne manufacture, le temple évangélique, sur les plans de l’architecte H. Le Clerc. Le temple est inauguré le 11 juin 1865. A noter que la baronne Bartholdi-Walter a financé ensuite le temple de Boissy-Saint-Léger, dont l’’architecte est connu, c’est H. Le Clerc. Les similitudes entre les deux temples sont telles qu’il est très probable que H. Le Clerc soit aussi l’architecte du temple de Jouy.

Le temple de Jouy-en-Josas est typique de l’architecture religieuse de la seconde moitié du XIXe siècle. Sa décoration intérieure est significative de la pensée religieuse protestante. Pour les visiteurs qui ne seraient pas informés des convergences et des différences entre les confessions catholique romaine et protestante (réformés, c’est-à-dire calvinistes), celles-ci expliquent les différences architecturales et de décoration.

Construit sur un plan type d’église, ou d’édifice religieux du milieu de XIX^ème siècle, rien ne distingue l’édifice d’une église de campagne. Il y a les mêmes des fausses chapelles sur les côtés mais ici, elles n’abritent pas de saints, l’une est une issue de secours, l’autre, la place réservée aux enfants et aujourd’hui à des équipements de sonorisation.