Pâques 2024 : Christ est ressuscité

Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité !

Nous venons de fêter Pâques mais en réalité, la résurrection n’agit pas une fois dans l’année, c’est tous les jours que nous sommes appelés à la vivre et c’est tous les dimanches que nous la fêtons.

Pourtant, il est des jours où nous ne ressentons pas la joie de Pâques. Il est des jours où nous sommes accablés, où le poids des soucis est trop lourd à porter. Il est des jours de malheurs ou de catastrophes qui donnent plutôt à douter de la victoire du Christ sur la mort. Nous pouvons faire la liste de tout ce qui pèse et que nous n’imaginons pas porter. Dans le monde, dans nos vies personnelles, dans notre vie d’Église, que de pierres nous séparent du Seigneur : doute, manque de confiance en Dieu, les uns dans les autres, difficultés matérielles, familiales, sans compter l’état de notre monde… Alors, c’est bien difficile de se convaincre que c’est tous les jours Pâques.
Il y a tant de morts dans nos vies que parfois nous doutons de la force de vie de la résurrection.

C’est alors que les récits des évangiles deviennent résurrection pour nos vies. Ils nous permettent de nous relever, ce qui est le sens littéral du mot résurrection. Ils nous permettent de reprendre notre route de disciples du Christ dans la joie et dans la paix que ce dernier nous a laissées.

Dans les quatre évangiles, pourtant assez différents, il y a quelques constantes. Le tombeau était vide; ce sont des femmes qui sont venues au tombeau en cette aube du premier jour de la semaine; et la pierre qui fermait le tombeau était roulée.

Imaginons ces femmes, en route vers le tombeau. Elles se disaient entre-elles : « qui roulera la pierre du tombeau » (Mc 16, 3). Le poids de leur tristesse était encore alourdi par les difficultés matérielles. N’est-ce d’ailleurs pas souvent le cas ? Le dicton dit bien qu’un malheur ne vient jamais seul.

Ce matin-là, elles se sont mises en route très tôt, alors qu’il faisait encore nuit, qu’il faisait nuit aussi dans leurs vies. Mais ce matin-là est le matin de Pâques. La lumière de la résurrection va atteindre les femmes à plusieurs reprises. La première fois, c’est justement là, devant le tombeau.  « La pierre, qui était très grande, avait été roulée ». Pâques, c’est tout d’abord cela : la pierre qui était roulée. Non pas comme preuve de la résurrection de Jésus, mais comme preuve de notre propre résurrection.

La pierre avait été roulée. Les femmes iront de surprise en frayeur, du doute au silence. Pourtant, rien n’arrêtera la force de la résurrection. Rien n’arrêtera la Bonne Nouvelle : ni la peur ni le silence des femmes. De témoin en témoin, cette nouvelle de la résurrection nous est parvenue ici, maintenant, dans nos vies pourtant si différentes de celles des premiers disciples.

Cette pierre qui avait été roulée pour les femmes l’a été pour nous aussi. La force de la résurrection, c’est qu’elle est force pour nos vies. Oui, la pierre a été roulée pour nous et permet à la lumière de Pâques d’éclairer nos vies, malgré les difficultés, les doutes, la maladie et la mort. Toutes ces pierres qui nous semblent parfois nous éloigner de notre Seigneur ont été roulées au matin de la résurrection. Certes, les difficultés existent toujours. Le mal est toujours présent dans le monde, mais plus rien ne nous sépare de l’amour de Dieu.

C’est pourquoi j’affirme avec confiance que Dieu a déjà roulé toutes les pierres qui nous auraient empêchés de vivre la communion fraternelle, de recevoir ensemble son amour, sa joie et sa paix.

Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité !

Pasteure Anne Petit

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