Un temps pour la création

Comme chaque année au mois de septembre, toutes les activités recommencent après le repos des vacances. Mais cette année, tant d’événements ont perturbé la période d’été qu’il nous a fallu les « digérer », prendre aussi la mesure de ce que cela impliquait pour notre vie de chrétiens. La guerre toujours à nos portes, la montée de l’extrême droite, la situation écologique désastreuse nous font perdre tout espoir.

Comment regarder vers l’avenir avec confiance ? Je vous propose de nous « contenter » du risque extrême, le dérèglement climatique. En effet, en ce mois de Septembre les Eglises nous invitent à prendre du temps pour la création. Nous serions tentés de baisser les bras devant tant de changements nécessaires pour enrayer ce dérèglement, changements de mode de vie, de comportements des sociétés dont la mise en œuvre dépend de politiques qui soit parlent de lutte contre le réchauffement sans agir de manière efficace, soit nient encore le rôle de l’humanité dans le désastre écologique en marche. Nous pourrions nous décourager avant d’avoir commencé, vivant soit dans l’angoisse soit dans le déni. Or vivre ainsi n’est pas vivre véritablement.

S’angoisser ne sert à rien. Jésus nous l’a dit. A chaque jour suffit sa peine (Matthieu 9, 34). Inutile de nous demander si nous pouvons changer le cours des choses. Faisons au mieux là où nous sommes. Osons vivre une transformation de notre vision du monde, de nos habitudes ! C’est à la conversion que nous sommes appelés : certes conversion « écologique » mais surtout et avant tout, conversion des cœurs.

Notre sentiment d’impuissance est salutaire, il nous positionne à notre juste place : créature comme d’autres dans une création où tout est lié. De ce constat de dépendance et d’interdépendance peut surgir la conversion du cœur, celle qui crie « Seigneur, viens à notre secours ! ». C’est cet appel qui permettra une relation restaurée avec Dieu qui, seul, nous permet de trouver le chemin, ce chemin qui passe par la prière, par la louange et par l’action en faveur de chaque parcelle de cette création que Dieu a déclaré bonne : en faveur des humains d’abord puis de toutes les autres créatures, animées ou inanimées.

Aujourd’hui premier Septembre commence le temps pour la création dont le thème cet année est : « Espérer et agir avec la création ». En voici le logo.

Si vous assistez aux cultes, vous m’avez sans doute entendue parler de cette espérance qui nous relève malgré tous les obstacles, parfois même lorsqu’il n’y a plus d’espoir. Cette espérance, c’est la promesse d’un Dieu toujours présent, d’un Dieu avec nous, Emmanuel, jusqu’à la fin du monde (Matthieu 28). C’est l’espérance qui naît de la découverte que la résurrection n’est pas uniquement re-commencement pour l’humanité, mais qu’elle concerne toute la création. Elle est soutenue par la conviction que Dieu nous donne la force de nous relever à chaque obstacle, pour peu que nous le lui demandions. Cette conviction nait des témoignages du passé, mais elle nait également de notre propre expérience. Quoiqu’il arrive à l’humanité, si je fais ma part là où je suis, je me rapproche de Dieu. Plus j’agis, plus je me sens forte. Plus je me rapproche de Dieu, plus je me rapproche du reste de sa création. Et inversement, la méditation des beautés de la création me conduit à y trouver la présence de Dieu, non pas comme le feraient des animistes par exemple, Dieu n’est pas créature, mais la trace de l’Esprit Saint est décelable en tout être vivant, animé ou inanimé.

Lors de ce temps pour la création, chaque jour, des prières sont proposées, des actions suggérées. Les confessions chrétiennes unissent leurs voix pour affirmer ensemble que Dieu entend la voix de ses créatures, il entend aussi la nôtre et apporte son soutien et son amour à sa création toute entière. De l’angoisse à la confiance, c’est le chemin de la foi, c’est le retournement de la conversion, c’est l’espérance de nos vies qui renaît.


Pasteure Anne Petit


Pour une réflexion plus aboutie sur l’espérance en situation sans espoir, je vous
recommande la lecture d’un article d’un collègue de la Mission populaire. Lire l’article.

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