Réjouissez-vous toujours, priez continuellement, rendez grâce en toute circonstance : telle est, à votre égard, la volonté de Dieu en Jésus-Christ.
Voici une des exhortations finales du tout premier écrit du Nouveau Testament, la première lettre de Paul aux Thessaloniciens. Dans les évangiles, nous découvrons également des recommandations de Jésus quant à la prière et une prière qu’il apprend à ses disciples. Ainsi donc, pas de foi chrétienne sans prière, pas de communauté sans prière, pas de relation à Dieu sans prière. Les prières au culte sont une catégorie à part : l’assemblée est conduite dans la prière par l’officiant et chacun peut se saisir des mots prononcés pour leur donner un sens plus personnel ou au contraire se sentir en communion avec des frères et sœurs qui entendent les mêmes mots. Le culte a un sens : théologique, anthropologique et existentiel. Aussi les différents temps de prière ne couvrent pas l’étendue des sujets de prière possibles. On ne saurait se contenter de prier au culte. Quid de la demande personnelle, des paroles de révolte, des interrogations sur le sens du mal, de la souffrance et de la mort, des mille mercis que nous pouvons personnellement adresser à Dieu ?
Priez sans cesse : donc aussi en dehors du culte ! Le protestantisme traditionnel a fortement mis en avant la prière personnelle, celle pour laquelle Jésus invite à fermer la porte de sa chambre. Evidemment, personne ne sait quand prie quelqu’un lorsqu’il prie seul. Personne ne sait comment. Untel lit ou dit des psaumes, Unetelle récite le Notre-Père. Parfois, on me dit « je ne sais pas prier. Je parle à Dieu mais je ne sais pas prier ». Or qu’est-ce la prière si ce n’est parler à Dieu ? Inutile de savoir de belles phrases, de belles prières toutes faites pour prier lorsqu’on prie dans le secret de nos cœurs ! Mais ce n’est pas la seule manière de prier. Jésus a appelé ses disciples à prier en privé pour que leur prière ne soit pas une preuve ostentatoire de foi pour les autres. Mais jamais Jésus n’a exclu la prière en commun. Le Notre Père dit justement « notre » Père et pas mon Père ! C’est là que mes interrogations commencent : où sont donc les fidèles dans nos paroisses ? Où vont-ils prier en groupe ? Pas dans les groupes de prière paroissiaux si j’en crois l’expérience des pasteurs ! Pourtant, c’est là que nous devrions être les plus nombreux, en dehors des cultes…Je pense que beaucoup ont peur de devoir dévoiler des pensées intimes ou d’être gênés d’entendre celles des autres. Certains ont à l’esprit certains groupes charismatiques où l’émotion joue un grand rôle. Rien de moins vrai pourtant dans le groupe qui débute cette année où chacun est libre de garder le silence ou de parler, où les intentions sont dites simplement avec pudeur et où le temps est rythmé par un ordre bien déterminé. Les chants alternent avec les prières choisies d’avance, une méditation d’un texte biblique est partagée, les courtes intentions de prières réservées au temps d’intercession. Je vous invite donc vivement à rejoindre notre groupe mensuel pour y découvrir les effets de cette prière communautaire.
Réjouissez-vous toujours, priez continuellement, rendez grâce en toute circonstance.
Quand je prie avec d’autres, ma prière est multipliée en force par ceux qui m’accompagnent. Et cela, même si ma prière est silencieuse. Si je suis moi-même dans la détresse, même si je ne l’exprime pas, la prière communautaire me soutient et me donne la paix. Ce temps m’est aussi donné dans une semaine souvent chargée pour faire le compte des bénédictions de Dieu que je reçois, que nous recevons. Le partage autour du texte biblique m’ouvre de nouveaux horizons de compréhension. Réjouissez-vous ! Un des sujets de réjouissance est justement l’aide et le soutien de la prière communautaire.
Pasteure Anne Petit