Appelés au service mutuel

Dans la communion fraternelle

Jésus les appela et leur dit : Vous savez que ceux qui paraissent gouverner les nations dominent sur elles en seigneurs, et que les grands leur font sentir leur autorité. Il n’en est pas de même parmi vous. Au contraire, quiconque veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et quiconque veut être le premier parmi vous sera l’esclave de tous. (Marc 10, 42-44)


Avoir la première place, briller, être le meilleur, le plus considéré, voilà qui est un souhait très humain. Paradoxalement, pour le réaliser, Jésus nous appelle au
service mutuel. Cherchons tous à être les serviteurs de tous, même si nous savons que nous n’y arriverons pas (et que nous ne serons jamais les plus grands) parce que c’est le chemin que Dieu veut pour nous et que nous recevons joie et paix lorsque nous nous y engageons.

La bonne nouvelle de l’Evangile, hormis le fait que Jésus s’est fait serviteur de tous, qu’il nous a libérés, c’est que nous pouvons, dans le service, trouver le sens de nos vies de disciples.
Le service commence ici, dans l’ordinaire de nos vies. Le service est facile : accueillir les nouveaux et se réjouir de les voir, prendre un moment à la fin du culte pour discuter avec les autres ; demander des nouvelles, appeler ceux qui n’ont pas pu venir ; aider lors des fêtes ; se réjouir de la venue des enfants et leur parler ; prier pour ses frères et sœurs…voilà qui ne demande même pas d’effort particulier une fois que nous nous sommes lancés. Nous vivons tout cela « en résumé » lors de la communion. La communion, c’est le moment où nous recevons l’aide de notre Seigneur, mais aussi c’est le moment où nous nous réjouissons de la présence de nos frères et sœurs dans le cercle. La communion renforce nos liens avec Dieu, mais aussi les uns avec les autres. C’est un moment de joie, c’est un repas de fête qui anticipe le festin du Royaume. Parfois, le service, c’est un simple regard, un simple sourire.

Bien sûr, parfois, servir, c’est plus contraignant, cela engage plus. Ainsi, nous accueillons avec joie des nouveaux conseillers. Mais dans notre communauté, le service auquel Christ nous appelle est réciproque. Nous sommes soutenus dans nos actions en dehors de l’Eglise par la prière et les encouragements de nos frères et sœurs du dedans, et réciproquement, nos actions prolongent leur prière. Et si certains ont des compétences dans un domaine qui leur permettent de servir notre Église, par exemple être bricoleur, ils seront au bénéfice des compétences d’autres qui se feront prédicateurs ou cuisiniers. Personne n’est inutile à l’Eglise et à l’inverse, personne n’est en droit de penser qu’il ne vient qu’en simple « consommateur » et se penser disciple du Christ.

Lorsqu’il est réciproque, le service est un don exercé et reçu avec joie parce que tous, nous sommes au bénéfice du don que Jésus le Christ a fait à la multitude dont nous faisons partie : il nous a libérés, il nous a affranchis de tout ce qui nous séparait de Dieu. Rester libre est un combat dans lequel le service réciproque est une arme paradoxale. Réjouissons-nous d’avoir besoin les uns des autres. Réjouissons-nous de pouvoir nous soutenir les uns les autres. C’est au cœur du service que nous vivons la communion fraternelle à laquelle notre Seigneur s’associe et dans laquelle il se réjouit.

Amen

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